l'adn et l'histoire

Publié le par messire62

Curieuse actualité que celle qui remonte le temps de l'Histoire... Ainsi ce médecin légiste, Philippe Charlier, chargé par l'archevêché de Tours d'étudier les reliques de Jeanne d'Arc, doit-il répondre à la terrible question de leur authenticité : les restes conservés sont-ils bien ceux de Jeanne d'Arc ?

Si l'apport historique est, selon le Dr Charlier, « quasi nul », il en va tout autrement de l'apport scientifique. En effet, lorsqu'on sait que Jeanne d'Arc a été brûlée trois fois, qu'avec elle toutes sortes d'animaux ont été déposés dans le bûcher et que les cendres sont vieilles de plus de 500 ans, le défi est de taille !

Pendant des mois, les résidus de textiles, de bois, de pollens, d'os humains et d'animaux vont être analysés afin de préciser si la personne qui a été brûlée était bien une jeune femme, si le bois venait bien de la région de Rouen et si ces morceaux de charbon étaient aussi anciens que la crémation elle-même…

Les premières conclusions rendues fin 2006 tendaient déjà à montrer qu'il s'agissait d'une fausse relique : les restes auraient été non pas brûlés mais embaumés. C'est ce que confirment les résultats de l'étude publiée dans Nature, le 5 avril 2007, avec quelques précisions réfutant définitivement cette hypothèse : la datation au carbone 14 indique que ces restes remontent avant J.-C. (entre 700 et 230 ans) et les « nez » de parfumeurs identifient un parfum de plâtre et une odeur de vanille. Tout ceci correspond plutôt à une momie égyptienne qu'à une relique moyenageuse.

Le Dr Charlier n'en est pas à son premier coup d'essai « paléopathologique ». Pour ce qui est de préciser les circonstances de la mort des personnages du passé, ce jeune chercheur s'est récemment illustré dans la démonstration des causes de la mort d'Agnès Sorel. En étudiant les cheveux et les poils de la Dame de Cœur, il a démontré que cette dernière avait été empoisonnée au mercure et qu'elle n'avait donc pas été victime d'un surdosage médicamenteux.

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                                                                               l'arbre de COLOMB

Christophe Colomb intéresse également les spécialistes de l'ADN. Il suscite cette année à lui seul deux controverses. Dans les deux cas, c'est le laboratoire d'analyse génétique de l'université de Grenade (Espagne) qui mène les recherches

La première controverse résolue cet été concernait la localisation et l'identification des restes de l'explorateur que se bataillaient l'Espagne et la République Dominicaine… Les techniques de comparaison de l'ADN ont été au cœur de l'expérience qui a finalement confirmé que la cathédrale de Séville détient bien les restes de Christophe Colomb.

La seconde controverse, toujours d'actualité, concerne les origines de l'explorateur. En effet, de nombreuses personnes pensent que Christophe Colomb est originaire de la ville de Gènes, en Italie. Mais d'autres en doutent et préféreraient le savoir Catalan ou même natif du Roussillon.

C'est pourquoi les scientifiques espagnols ont lancé, à la fin de l'année 2005, une recherche dans ces différentes régions d'Espagne, d'Italie ou de France, auprès de tous les hommes volontaires qui se nomment Colomb, Colombus, Colon ou qui portent un nom proche. L'ADN de ces hommes est recueilli par un prélèvement classique. Il est ensuite comparé à celui de Diego et d'Hernando Colomb, respectivement le fils et le frère du découvreur de l'Amérique. Si parmi les hommes prélevés, certains possèdent un ADN proche de celui des Colomb, il y a une forte probabilité pour que Christophe Colomb soit lui-même issu de la même région que ces hommes. Les résultats de cette énigme généalogique sont attendus avant la fin de l'année.

 

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